CHRISTINE ou la révélation d'une bourgeoise

 

CHAPITRE 5

Après un dimanche passé tranquillement en famille pendant lequel mon mari faisait des plans sur la comète, une semaine d'asservissement allait commençait pour moi. Le lundi matin par un coup de téléphone de la NORDAN & Cie on m'envoya dans une boutique à l'autre bout de la ville. Là, une vendeuse m'apprit que l'on m'attendait pour un essayage de porte-jarretelles noir, de bas noirs et d'escarpins à talon aiguille de 12 cm également noir. La fille après avoir choisi ce qui me convenait emballa le tout en me précisant que c'était ce que je devais porter demain après-midi pour mon rendez-vous répercutant ainsi la volonté de M. Nordan. L'après-midi, le sinistre employé de banque, en fait, fondé de pouvoir, m'appela pour prendre des nouvelles de ma santé. Il me demanda ce que j'avais fait ces derniers jours. Il voulait savoir aussi si j'avais fait l'amour avec mon mari ? combien de fois ? comment ? si j'aimais ça, ce que je ressentais quand un sexe me pénétrait ? si je me masturbais et de qu'elle manière ? Il me bombardait de questions humiliantes auxquelles je répondais évasivement le rouge aux joues de honte mais sans résistance sentant derrière ce jeu détestable la patte de M. Nordan. Je lui décrivais ensuite, suivant sa requête, ma tenue vestimentaire. J'avais endossé une robe bleue très sage que je du ôter. Dessous j'avais mon soutien-gorge blanc, normal, mon collant et une petite culotte assortie au haut. Il me fit enlever mes sous-vêtements et je me retrouvais nue dans mon living. Il me dit qu'il regrettait que je n'eusses pas porté des bas. Il m'ordonna de me caresser. Au début ce fut les seins que je palpais, puis mes doigts durent descendre sur mon ventre avant d'arriver sur le pubis. A ce stade de ses exigences son vocabulaire scabreux mais courtois changea et devint plus vulgaire. Il me traitait de salope, de bourgeoise enculée, de catin et autres putains. Tout en étant choquée de tels propos j'exécutais ces exigences sachant que derrière cela mon recrutement se jouait. Par ailleurs, bien qu'avec peu d'expérience dans ce domaine, me “branler” ne me laissait pas indifférente. Et quand mes doigts excitèrent mon clitoris je sentais sourdre en moi quelqu'émoi. Petit à petit, dirigée au téléphone par mon interlocuteur, je pénétrais ma “moule humide de plusieurs doigts. Il m'ordonnait de jouir. Mais je n'avais plus besoin de lui. Je m'activais honteusement en me labourant le corps et le sexe me malaxant seins et fesse. L'orgasme commençait à poindre. Et lui vociférait de plus en plus de “cochonneries”. Je dus lui dire que j'étais une véritable salope, que j'aimais le “foutre”, le sexe... je jouissais, prises de convulsions. Je me tordais sur mon canapé en avouant que j'aimais me montrer, me faire “peloter”, prendre. Je lui avouais tout ce qu'il voulait, mais c'était bon. Il raccrocha. Je restais là prostrée dans mon living, heureuse du plaisir que j'avais eu et terriblement déconfite de m'être ainsi laisser manœuvrée au téléphone par un étranger à ma vie sexuelle. Une grande angoisse m'envahissait. Qu'étais-je devenue en quelques jour à leur contact ? Certes j'avais des circonstances atténuantes mais les lambeaux de mon éducation, mes bonnes manières et ma pruderie me faisaient prendre conscience de mon avilissement.
Cet onanisme laissait des séquelles, non parce que c'était nouveau, ayant déjà pratiqué cela avant mon mariage, mais parce que les conditions dans lesquelles cela c'était passé me faisait honte. Ainsi je pouvais céder à tous leurs caprices. Je devenais leur chose, leur jouet, comme un pantin une poupée gonflable. Le pire finalement n'était pas de me savoir utilisée comme une bête, mais c'était bien le fait de sentir naître en moi un sentiment de veulerie. Il me semblait, qu'après tout, cela ne me déplaisait pas entièrement. Au fond de moi, être ainsi exhibée et soumise à leur volonté me troublait d'autant plus que la peur chaque foi m'étreignait augmentant cet état d'excitation malsaine. Aucune lutte entre mon Ego et ma personne ne pouvait s'installer dans ma tête, puisque de toute manière j'étais leur otage. Mais malgré tout il aurait fallu que je réagisse afin de ne pas perdre toute personnalité. Et ça je me l'imposais. Il fallait bien qu'ils voient que ce n'était que contrainte et forcée que j'accepterai toutes leurs avanies. Je devais sauvegarder ma dignité et ma fierté. J'étais prête à tout subir mais seul mon corps leur serait sacrifié. Ils n'auraient pas mon Moi.
Le soir, Pierre semblait en grande forme. Son associé venait de signer tous les papiers et leur société pouvait voir le jour. En même temps Michel lui avait remis une liste de clients potentiels qu'il allait contacter de sa part le plus vite possible. Il débouchait une bouteille de champagne lorsque la sonnette retentît. C'était justement Michel qui venait nous chercher pour aller fêter l'heureux événement. Il avait amené avec lui une jeune fille blonde d'une vingtaine d'année. Cela me rassura quant à la tournure de cette sortie en boite qu'il proposait. Mais devant mon objection à cause des enfants, il nous précisa que la jeune fille était là pour jouer la nurse. Je n'étais pas ravie de cet enchaînement mais mon époux m'entraînait dans la chambre pour que nous nous changeâmes. Sur le lit il découvrit le paquet que j'avais ramené du magasin le matin même. Son contenu le surprenait. Devant sa tête interrogative, je lui expliquais que ça redevenait à la mode et que je voulais lui faire la surprise ce soir même. Je le questionnais pour savoir si cela lui plaisait et ce qu'il en pensait. A ma surprise il m'avoua qu'il aimait beaucoup mais qu'il n'avait jamais oser me demander de porter ça. Ainsi, ragaillardi, il voulait que je les porte pour la soirée. Je lui faisais remarquer que pour les bas, je pouvais le faire mais pour les chaussures je ne me voyais pas aller danser avec. Il n'insista pas. Par contre il remarqua bien que contrairement à mon habitude je n'avais pas fait l'acquisition d'un ensemble. Je me défendais en invoquant nos problèmes financiers. Il se mit à rire, le champagne devait lui faire de l'effet car il me demanda, d'une manière autoritaire, hors de ses habitudes, comme une punition de ne mettre par dessus que ma robe de cocktail rose. J'en restais abasourdie. C'était mon époux qui allait me sortir en boîte, nue sous ma robe. Enfin comme il semblait très jovial je n'allais tout de même pas le décevoir.
Michel nous attendait dans le salon avec la baby-sitter. Comme lors de notre dernière entrevue il me détaillait le sourire aux lèvres. Ma robe était un drapée avec un généreux décolleté arrondi, fendue sur les deux cotés, assez ample et faîtes de crêpe. Je savais que lorsque je me penchais de trop on pouvait apercevoir comme il faut mon soutien gorge. Et qu'à contre-jour ma silhouette se dessinait parfaitement. Il nous proposa de prendre sa voiture. En fait de voiture c'était un taxi qui nous attendait. Michel fit monter Pierre devant et monta derrière avec moi. Durant le trajet sa main cherchait à s'immiscer sous ma robe. J'avais beaucoup de peine à repousser ses avances. Il parlait fort avec Pierre de leur future réussite. Je ne savais pas comment positionner mes jambes pour qu'il me laisse tranquille. Je fus sauvée par notre arrivée. C'était un établissement comme beaucoup. De nombreux spots, peu de place pour s'asseoir. Le décor était très futuriste avec des miroirs et de l'inox un peu partout, ce qui donnait l'impression d'espace. Bien qu'il n'y avait pas foule, les quelques banquettes étaient occupées. Michel nous guida en retrait de la piste et trouva trois petits poufs autour d'une espèce de champignon faisant office de table basse. Michel envoya mon mari commander une bouteille de champagne. Il en profita pour me féliciter d'avoir mis des portes jarretelles, en précisant qu'il aimait beaucoup. Je jouais les indifférentes très mal installée, cherchant à lui dévoiler le strict minimum possible à cause de ces tabourets trop bas. Pierre revenu Michel m'invita à danser. C'était un rock. Il était bon danseur. Il me faisait virevolter. Dès notre retour à notre table, un homme s'approcha de nous. C'était une relation de Michel qui en profita pour envoyer Pierre discuter ailleurs de boulot. Michel essaya de me convaincre que mon mari étais rien sans lui. Et que je pouvais bien faire effort pour être gentille, le mufle. Je ne pouvais pas lui refuser le slow suivant. Il en profita pour constater de manière très indélicates que je n'avais pas de sous vêtement. Je ne pouvais que subir ses légers attouchements ne pouvant me permettre un esclandre !
Au retour de Pierre, Michel lui annonça qu'il devait être très ennuyeux car je montrai un flagrant air morose. Mon mari complètement inconscient de la réalité de la situation me sermonna et me pria de m'excuser auprès de Michel. L'alcool et la perspective de la réussite devait lui monter à la tête. Toujours est-il que non seulement je devais présenter mes plus plates excuses à son associé mais, à la demande de ce dernier, je méritais un petit gage punitif. J'étais interloquée. Mais probablement, bien imbibé, mon mari accepta. La Relation de Michel était restée un peu à l'écart. Éméché, il intervint en balbutiant que je devais enlever ma culotte. Ils devenaient fous. Mon mari éclata de rire en disant que je n'en avais pas. Le verdict tomba immédiatement. Je devais le prouver sur le champs. J'essayais de dégriser mon époux, de le faire réagir, mais il était bien bourré. La sentence ne pouvant s'exécuter sur place c'est sur le parking, sous un réverbère qu'une nouvelle fois je relevais ma robe. J'exhibais devant ces six yeux, mes jambes gainées de noir, mes cuisses, et enfin mes fesses et mon sexe. Est-ce la situation, la fraîcheur de la nuit mais Pierre eut un sursaut de conscience et mit un terme au spectacle demandant a ce que l'on nous ramène.

(à suivre)