CHRISTINE ou la révélation
d'une bourgeoise
CHAPITRE 4
Ce fut un rayon de soleil
qui me réveilla. Il me chauffait gentiment le dos. Ce petit somme
de plus d'une heure m'avait quelque peu calmée. Il était
presque midi. Il fallait que j'aille à l'école et préparer
le repas. Le menu fut très boite de conserve. Tout le déjeuner
fut morose, bien que Pierre m'expliquait qu'il allait s'associer à
un certain Michel Perron. Il pensait pouvoir ainsi mieux réussir
à deux. De mon coté je ne lui parlais pas de mon entrevue
érotique. L'après-midi fut longue et ennuyeuse. Je reprenais
ma plume sans grande conviction. Que pouvais-je faire ? Au milieu de mes
rêveries le téléphone me fit sursauter. C'était
la banque. Une fois de plus il m'appelait pour me dire qu'il y avait un
prélèvement EDF qui était rejeté. L'employé
vicieux, bien sur, me précisa qu'il était au courant des
derniers événements et qu'il tenait mon soutien-gorge à
ma disposition. De plus il insistait pour que je perdisse ma folle pudibonderie.
Il se proposait à nouveau d'être monsieur bons offices. Je
ne savais plus quoi penser. Le courant allait être coupé.
Puis probablement les huissiers viendraient. Nous finirions par être
expulsés. Alors qu'il essayait de me convaincre, sans que je l'écoute,
mon cerveau vagabondait sachant très bien que j'étais de
toutes manières condamnée. J'acceptais donc sa conciliation.
Évidement cela n'était pas gratuit. Il me priait de passer
à l'agence dans la même tenue qu'à ma sortie du café.
Je me préparais donc comme exigé. Et je filais à
la banque, telle le veau à l'abattoir.
Arrivée à son bureau, il me montra mon sous-vêtement.
Je jetais un regard circulaire vers le guichet pour m'assurer que personne
ne faisait attention à nous, mais tout était calme. Je récupérais
donc prestement l'objet du délit que je fourrais dans mon sac.
Il me demanda de déboutonner ma veste et d'écarter les pans,
lui dévoilant ainsi ma poitrine. Une fois l'il rassasié
je recouvrais l'usage de mes mains pour remonter ma jupe au delà
des jarretelles. Heureusement une jardinière de plantes avait été
installé pour cacher la vue. Ne devant pas croiser les jambes pour
lui permettre de voir ma culotte. C'est ainsi exhibée, les seins
pratiquement nus et les jambes à l'air que j'ai du l'écouter
parler à M. Nordan. Cela ne fut pas facile, ce dernier se montrant
très retissant. Toutefois si j'acceptais de montrer la couleur
de mes poils pubiens, il accepterait une nouvelle et dernière fois
de me rencontrer.
Une fois de plus je descendais aux enfers, toujours plus bas. Le banquier
m'expliqua donc que je devais aller aux toilettes retirer ma culotte et
au retour la poser sur son bureau. Puis je devais me trousser recto verso
avant de m'asseoir en écartant les cuisses. Durant mon aller et
retour dans le hall je ne devais pas reboutonner ma veste, à moi
de faire en sorte de rester décente. Je me levais, ma jupe reprit
une place plus conforme aux bonnes moeurs et mes mains tenant bien serrés
les pans de ma veste je traversais rapidement le hall. Aux W-C je retirais
mon slip que j'enfonçais dans ma poche, avant de retourner voir
l'employé. Au milieu du chemin M. Rimbon vint vers moi en me tendant
la main. Par réflexe je lui la saisissais libérant ainsi
pour moitié ma veste. Il avait l'air plus gêné que
moi. C'était peu dire. Très vite j'occultais son champs
de vision en replaçant la main sur le col de mon blazer. Mais c'était
trop tard. Il avait bien vu que je ne portais rien dessous. Cependant
il n'en fit pas cas et après m'avoir souhaité plein de bonnes
choses, il m'abandonna. Je ne fus pas longue à regagner le bureau.
Je déposais donc ma culotte sur le bureau du banquier qui conversait
toujours avec M. Nordan. Puis je relevais ma jupe comme exigé,
dégageant entièrement mon pubis et mes fesses. Rapidement
je posais mon auguste séant sur la chaise froide et dévoilais,
en écartant mes cuisses, ma petite chatte brune très mal
protégée dans sa forêt clairsemée. Mon vis
à vis faisait, à son interlocuteur, une description très
détaillée du spectacle que je lui offrais gratuitement.
Je restais sans broncher priant seulement pour que personne ne s'intéresse
à nous. Il finit par raccrocher et m'invita de toute urgence à
reconnaître mon recruteur. Quelqu'un se dirigeait vers nous. Malgré
ma peur je ne bronchais pas. Mais derrière son bureau, l'employé
voyeur s'agita et je dus très vite remettre de l'ordre dans ma
tenue. Je me levais prestement, rajustais ma jupe, boutonnais ma veste
et demandais si je pouvais disposer. Il m'en donna l'autorisation et ce
fut avec soulagement que je croisais cette personne qui semblait se douter
de quelque chose.
Je rentrais vite chez moi pour téléphoner. Un nouveau rendez-vous
fut pris et en tremblant je prenais note de l'endroit, une fois de plus
tordu. Quant à ma tenue vestimentaire elle était de plus
en plus affolante. Comment tout cela allait-il se terminer ? Mais j'étais
bien incapable de réfléchir étant cette fois complètement
vaincue, brisée et avilie, je ne pouvais qu'obéir et subir
contrainte et forcée.
J'avais rendez-vous la semaine suivante le mardi à14h30 dans le
parc municipal. Un homme de forte corpulence, couvert d'un chapeau tyrolien
et vêtu d'in imperméable blanc se tiendra vers le cèdre
bleu près de la petite fontaine "des amoureux". Je devais
aller à sa rencontre et le suivre tout en lui obéissant.
Quant à la tenue que M. Nordan m'imposa, elle était délirante.
Je ne pouvais m'attendre qu'à beaucoup d'avilissement dans cette
rencontre avec cet homme. En attendant ce rendez-vous le quotidien se
poursuivait.
Mon mari avait invité, en grande pompe, pour le samedi suivant,
son futur associé qui était divorcé. Ce soir là
arrivé, j'avais expédié les enfants chez la voisine,
préparais un superbe repas grâce au crédit de l'épicier
et enfilais ma plus belle robe de soirée, vestige de nôtre
époque d'opulence. Elle était noire, longue, très
étroite, décolleté en U à la mode du Directoire,
fendue en bas, un peu plus haut que les genoux.
Les hommes avaient endossé des smokings. Cela était dérisoire.
Toute cette magnificence alors que nous étions au bord du gouffre
financier. Mais fallait paraître pour faire illusion à ce
Monsieur Michel Perron. Notre convive me déplut dès la porte
fut ouverte sur lui. Il était quelconque, sans personnalité.
Pourtant il cherchait, lui aussi, à paraître. Je le cataloguais
comme un snob dans toute son horreur. Pendant l'apéritif, il ne
cessait de me dévisager. On sentait en lui le chasseur qui n'avait
plus rien à perdre, si ce n'était la vie. Tout en parlant
boulot, et surtout beaucoup de lui.
Ses yeux déambulaient sur moi. Mon mari trop occupé à
sa conversation ne remarquait rien.
Dès que nous fûmes passés à table le futur
associé de Pierre commençait à me faire du pied.
Acculé contre celui du meuble, ce dernier finit par ne plus pouvoir
s'écarter. Je me levais donc, profitant du changement de plat,
en lui marchant dessus avec mille excuses sournoises. Mon mari me jeta
un regard incendiaire. En revenant je délaçais quelque peu
ma chaise afin de m'écarter du gêneur que je ne pouvais décemment
pas remettre à sa place eu égard à mon époux.
Notre invité se calmait un peu et en profitait pour m'expliquer
l'association qu'ils envisageaient avec Pierre. En fait, à ses
dires, il apparaissait comme le sauveur pour ce dernier qui ne démentais
pas. Par ailleurs en plus de cette activité, qui, pour lui, ne
devait rester que marginale. Il s'occupait d'une centrale d'achat dans
je ne sais trop quoi. Dans son association avec mon mari il apportait
surtout sa renommée apparemment très grande. Pierre confirmait
ces dires et cherchait à me démontrer combien sa prospection
et la concrétisation de certains marchés lui seraient ainsi
facilités.
Je ne comprenais pas toujours leurs explications mais je sentis bien sur
ma cuisse, cachée par la nappe, la main baladeuse de mon voisin.
Je ne pouvais pas faire grand chose sans provoquer de scandale et il le
savait bien ce salaud. En plus il faisait traîner le repas pour
que je ne puisse m'esquiver à la cuisine. Sa main malaxait ma chair
au dessus du genou. La fente de ma robe, à cause de son étroitesse,
dégageait, quand j'étais assise la moitié de mes
cuisses, et il en profitait. Tout doucement elle remontait. Je ne savais
que faire. J'essayais en regardant mon mari de lui faire comprendre la
situation. Mais il était ailleurs, trop content de sentir enfin
sa chance arriver. Timidement je posais ma main sur la sienne pour la
repousser. A ma surprise, elle n'opposa pratiquement de résistance.
Il s'en servit pour prendre une cigarette. J'étais libérée.
Je lui demandais s'il voulait se resservir et devant son refus je débarrassais
pour amener le fromage et le dessert sur une petite table roulante.
Mon époux en profita pour aller chercher une autre bouteille de
vin. Michel se tournant vers moi, me fit une déclaration d'amour
tout en essayant de me peloter. Étant seuls, je lui expliquais
que je n'avais pas du tout envie de lui, que j'étais mariée,
mère de famille et fidèle à mon mari. J'espérais
également qu'il comprenait toute l'indélicatesse de ses
agissements et l'incongru de son discours amoureux. Lorsque mon mari revint
notre hôte se tenait tranquille, mais semblait parfaitement boudeur
et revanchard. Le repas ne s'éternisa pas beaucoup et après
un café et un digestif il nous quitta. Mon mari était très
heureux, je me gardais bien de lui parler de l'attitude de son associé
et nous allâmes nous coucher.
(à
suivre)
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